Les basiques du petit élevage dans l’objectif
de la résilience rurale
Grâce à eux, vous pourrez devenir auto-suffisant sur le plan
alimentaire et nourrir votre famille, vous pourrez troquer, consommer, et aussi
avoir du plaisir chaque jour à leur contact. Article publié sur lafermedegaia.net
mais qui relève à mon sens des évidences de notre préparation au monde de
demain !
Cette expérience, menée à ce titre (expérimental) il y a
maintenant 12 ans, touche à son terme heureux. Ma petite ferme est désormais en
mesure de produire raisonnablement ses œufs et sa viande, n’en déplaise aux
Végans. Est-ce cruel de consommer de la viande ? Oui d’une certaine façon
et j’aimerais personnellement m’en passer ….. Mais voilà, 11% de récession et
un monde en crise morale, financière et ethnique avec un secteur géopolitique
où chacun chasse le covid avec plus d’ardeur qu’un puceau va courir au Dahu, me
donne à penser que manger des bons petits plats bio, végans, équilibrés et
gourmands, risque de devenir compliqué face à d’évidentes pénuries (ou prix
prohibitifs).
Alors que vaut-il mieux ?
Un
petit rappel diététique pour commencer !
L’être humain consomme de 1800 à 2500 cal par jour et par
personne. Omnivore (et non herbivore, donc non capable de transformer la
cellulose de la même façon qu’une vache ou un cheval), il va avoir besoin d’un
minimum de 45 grammes de protéines pures par jour.
45 grammes de protéines pures, c’est, 120 grammes de viande,
1 ration de fromage et encore un yaourt. Si vous virez les produits laitiers,
il vous faudra sans doute 150 grammes de viande. SI vous virez la viande, il
vous faudra beaucoup de produits laitiers, peut-être trop pour digérer le
lactose. Les œufs pourront par contre se substituer confortablement à tout ou
partie ….
Mais si vous préférez les protéines végétales, il vous
faudra, par personne, environ l’équivalent de 450 grammes de légumineuses
(lentilles par exemple, ou fèves) cuites ….. Sacrifier une partie des
protéines reste possible. Faites en, comme moi l’expérience ! Mais après
un certain temps d’efforts physiques, la fatigue s’installe. Car les protéines constituent
une source d’énergie de grande qualité.
Point de vue légumes verts, 100 grammes d’une délicieuse salade
ne rapportent que 14 cal ! avec 100 salades dans votre journée vous
resterez encore mal nourri. Mais la salade a d’autres arguments que l’énergie,
les fibres, les minéraux, les précieuses vitamines.
Restent enfin les glucides faciles à assimiler : pommes
de terre par exemple, céréales en général, à 4 cal pour 100 grammes de produit
sec. Et les lipides pour 9 cal dans 100 grammes de produit sec.
Les lipides constituent notre carburant « prêt à
stocker » ou facile à consommer et l’aliment numéro 2 (après les glucides)
de notre système nerveux en bonne partie lipidique lui-même. Au point qu’une
privation durable en lipides (en cas de régime par exemple) est souvent à l’origine
de dépressions nerveuses qui associent la carence elle-même à un mauvais moral accru
par les privations.
Vous trouverez vos lipides de façon aisée dans les œufs et
la viande, mais aussi dans les oléagineux : noix, amandes, noisettes etc…..
Et que vous pourrez presser pour en extraire l’huile (qui, en version non
industrielle, se conserve mal ou rancit très vite). L’agro-industrie vous
propose des huiles végétales : colza, tournesol par exemple, mais en cas de
faillite du système, elles deviendront moins accessibles.
Enfin, le régime Végan, bien qu’éthiquement défendable, vous
imposera sans doute, pour pallier à votre nature omnivore, de complémenter
votre alimentation en vitamines spécifiques, telles la B12 par exemple, la D,
et micronutriments essentiels comme le fer, le zinc, calcium (assimilable), et
dans une moindre mesure l’iode. Cette complémentation reste aujourd’hui facile
et accessible. Demain est une autre histoire.
La question de l’éthique :
Nous avons tous en tête les horreurs des vidéos de l’association
L214, et il va de soi que la barbarie des abattoirs industriels ou des élevages
de grande taille reste une monstruosité. Un animal est un être vivant et conscient
qui ne devrait jamais avoir à souffrir.
Les photos de la honte :(
Manger de la viande me pose problème, mais il en va de ma
survie. Et celle de mes enfants.
Alors le moins que nous puissions faire est d’offrir une vie
intéressante à nos animaux dits « de rente » ainsi qu’une mort digne
et sans souffrance, ce qui est facile.
L’excès de consommation reste inutile et à mon sens non
digne et je déteste par-dessus tout ces imbéciles heureux qui clament haut et
fort qu’ils sont des « viandards » et qu’il leur en faut 2 portions
par jour, là où une seule est nécessaire. Sans compter avec l’emprunte carbone
de la viande …. Nettement supérieure à celle des céréales.
A cause de ces excès culturels ou ludiques, nous devons produire
vite et à faible cout une viande qui n’a été créée que par transformation de
céréales voir pire, soit de farines animales qui facilitent la croissance
rapide des animaux destinés à être consommés.
Fini donc le petit lapinou élevé à l’herbe cueillie chaque
matin. La lapine industrielle qui est élevée pour répondre à d’excessives
demandes, produit 8 portées par an (à l’issue de quoi elle est réformée),
nourries 100% aux granulés dans des cages étroites pour une durée qui n’excède
pas 3 mois en général (idem les poulets d’ailleurs).
Entre excès consumériste viandard et abstinence végane, je
prône la voie du milieu : une consommation raisonnée, légitimée par des
besoins réels, et s’inscrivant dans une démarche saine et respectueuse.
Je ne commente pas les abattages culturels par conviction et autres égorgements ... étant vraiment tout à fait contre.
Alors quels sont les élevages à développer de façon individuelle ?
Quels
sont ceux à éviter pour commencer ….
·
La chèvre, parce qu’elle se sauve, fugueuse et
grimpeuse hors pair.
·
La vache, car elle nécessite environ 2 hectares
par animal, et obéit à des contraintes administratives importantes (et
couteuses), sans compter l’obligation d’entretenir un taureau (sauf
insémination artificielle)
·
La poule ornementale : pas toujours bonne
pondeuse car non sélectionnée à ce titre
·
Attention à l’oie : elle pond peu et mange
beaucoup si elle ne dispose pas d’un parc d’herbe, sa croissance est lente et
les oisons sont fragiles
·
Le canard reste un bon plan, mais les œufs de la
canne sont vite perméables, attention donc à la contamination
Quels
sont ceux qui me semblent accessibles
·
Le lapin, à condition de prévenir les maladies
comme le virus hémorragique, soit en dédoublant son élevage, soit en vaccinant
·
Le mouton, avec une gestion des parasitoses (ce
qui reste facile pour le moment)
·
La poule, avec la gestion des coccidioses et des
poux rouges (parfois compliqué), pour ses œufs et sa viande à l’issue, les œufs
constituant une formidable source de protéines et lipides.
L’élevage
est-il une fin en soi ?
Certainement pas, l’autonomie rurale et résiliente n’est pas
synonyme d’autarcie (il vous faudra donc encore faire avec la société et ses
règles) et l’élevage n’est que l’un des piliers de votre autonomie, mais pas le
seul ! Le maraichage est inévitable, ni plus simple, ni plus facile et il
restera à traiter le troisième pied du
tabouret : vos besoins hydriques et de chaleur, ainsi que le traitement de
la bobologie. Les 2 autres pieds du tabouret feront l’objet d’autres articles.
Le tout s’inscrira sans doute dans une démarche de vie en
village ou en regroupements communautaires.
1 LE LAPIN
Le lapin géant papillon - star des élevages domestiques
Bien que je n’ai pas eu le temps de mettre à jour ma page
sur le site de la petite ferme, je vais rapidement regrouper les basiques pour
vous donner l’occasion de démarrer éventuellement votre propre expérience.
Le lapin vit en clapier. L’idéal reste le clapier béton qui
résiste au temps et à l’urine, mais il vous est possible d’en acheter d’occasion
(neuf c’est assez cher, rien à moins de 500 euros) ou de bricoler quelque chose
(il existe de nombreux tutos sur le net). La lapine suitée nécessitera 2 fois plus de surface qu’un lapin seul.
Reproduire des lapines ensemble et avec un mâle, le tout dans un grand espace,
est très très aléatoire. Reste que les rats peuvent attaquer les petits dont la
mère ne s’occupe que 2 fois par jour environ.
Le lapin est sexuellement mature vers 8 mois. La saillie est
très rapide, le mâle tombe raide à coté de sa lapine en émettant un grognement
révélateur, signes d’une saillie complète. La lapine porte 28 à 33 jours
environ et fait une portée de 5 à 9 petits qu’elle allaite 2 fois par jour
pendant 6 à maxi 8 semaines, après quoi il est temps de séparer les petits et
de les élever, là c’est possible, dans un boxe par exemple, jusqu’à l’âge de 3
à 6 mois pour consommation éventuelle.
La naissance fait suite (de 24 à 48 heures) à la
construction d’un nid douillet et important (donc visible) en poils que la
lapine s’arrache avec soin.
La mortalité avouée (par les pros) des petits lapins est de
25 à 50%, par écrasement (la mère) bien souvent, mais aussi parce que le
système digestif reste fragile et que le moindre écart alimentaire peut les
tuer. Reste que les accidents de naissance ne sont pas rares et que certaines
lapines mangent leurs petits, non par méchanceté, mais soit parce qu’elles se
sentent stressées, soit, le plus souvent, parce qu’elles consomment leur
placenta et les petits avec, soit, plus rare, parce qu’elles sont carencés ou n’ont
pas de lait.
Vous pouvez les nourrir à l’herbe, dont 10 à 25% de
légumineuses (trèfle, luzerne), Berce spondyle (très appréciée) et plantes
sauvages telles que le pissenlit, la carotte sauvage, ou l’ortie séchée (pas
fraiche, ça pique). Un 100% pissenlit va très bien. Les adultes supportent et transforment très bien une poignée
d’orge par jour, mais les petits ne la digèrent pas.
En période faste et pour gagner du temps, les granulés
propres pour lapins sont parfaitement dosés.
Dans tous les cas, il vous faudra ajouter une très grosse
poignée de foin (soit 4 fois le volume de votre main) par animal et par jour
pour son grignotage et ses dents.
Une lapine peut faire 4 portées par an sans trop de fatigue
et ce pendant 4 ans grand maximum. Beaucoup se limiteront à 2 années de
production.
Le nettoyage des clapiers doit être régulier et il est
possible de mettre de la paille ou du copeau comme substrat. Attention à la
consommation accidentelle de substrat.
La production de lapins n’est économiquement rentable qu’avec
de l’herbe, donc du travail. Sinon le prix de revient restera inférieur à celui
du commerce, mais non négligeable. Reste la vente ou le troc possible.
Le souci majeur du lapin reste sa fragilité par rapport aux
maladies mortelles qui sévissent encore de nos jours comme le virus
hémorragique (VHD) qui tue sans prévenir en 24 heures. La seule solution reste
la vaccination (vaccins vendus par 50 doses après bilan sanitaire, souvent
gratuit lui, chez le vétérinaire spécialisé animaux agricoles). Prévenir le VHD
hors vaccination reste compliqué : 2 clapiers distants et ne pas garder
les animaux destinés à la consommation plus que le temps de leur croissance.
Mains propres entre 2 soins ou manipulations.
Pas de miracle « Lapin », mais un complément que
les vieux agriculteurs affectionnent. Avec un peu de travail et de
savoir-faire, vous obtenez une viande presque gratuite et de grande qualité. L’abattage
propre et sans douleur peut se faire avec un instrument spécial (appelé le
matador) vendu sur les sites spécialisés ou avec un coup de carabine à plomb
sur un point au centre d’un X formé entre les yeux et la base des oreilles.
Le lapin ne se manipule pas par les oreilles (ça peut lui
briser la nuque), mais par la peau du dos, en 2 prises : une au niveau des
omoplates et la suivante juste derrière.
2 LA POULE
Poussin de reproduction maison
Quel merveilleux animal qui, grâce à ses œufs, nous permet de
manger sans lui faire de mal pendant longtemps. Vous trouverez sur le site de
la fermedegaia.net toutes les informations sur la détention, alimentation et
reproduction de la poule. Ayant longtemps pratiqué, au titre du plaisir et de
la photo, l’élevage des poules ornementales, c’est un domaine que je connais
bien.
Il existe traditionnellement 2 souches de poules :
- · Les pondeuses (dont la ponte doit être d’environ 200 œufs par an)
- · Les races à viande, plus lourdes et qui pondent moins (quoi que)
Je travaille avec un croisement des deux car je trouve que
les races dites pondeuses s’allègent dangereusement. Le croisement le plus
réussi que j’ai fait en matière de production d’œufs reste le Rhode island sur
de la Sussex. Le résultat est une poule rousse efficace.
La poule peut vivre jusqu’à 8 ans, voire plus, mais sa ponte
se limite souvent aux 4 premières années. La couvaison n’est pas automatique,
elle ne se déclenche souvent qu’au printemps, en Avril ou Mai. Un coq n’est pas
nécessaire pour avoir des œufs, mais seulement pour qu’ils soient fécondés. Les
coqs posent de nombreux problèmes de voisinage.
La poule est sexuellement mature à partir de l’âge de 6 mois
et commencent alors à pondre. Les premiers œufs sont petits et une poule qui fait
de gros œufs est une poule plus ancienne. Les poules vendues « prêtes à
pondre » ont donc 6 mois et ont atteint leur taille adulte.
Les œufs peuvent être couvés, pour la reproduction, ou
incubés artificiellement à 37,5°C pendant 21 jours. A l’issue de quoi vous avez
une portée de poussin constituée de 50% de futurs coqs.
Les poussins sont sensibles à la coccidiose et font l’objet de
prédations prévisibles : corbeaux, oiseaux de proies et surtout, surtout
les rats !
La coccidiose peut être prévenue avec une eau vinaigrée à 2%
et les poussins doivent être rigoureusement enfermés pour le reste. Les
agriculteurs les élèvent souvent en clapiers lorsqu’ils sont issues d’incubateurs.
Il leur faudra une alimentation moulue finement et un réservoir d’eau
spécifique à cause du risque de noyade.
La poule a besoin d’une alimentation diversifiée et riche en
protéines. Dans la nature, et sur son parcours, elle consomme des insectes et
des vers. Chez vous, une base de céréales et/ou de déchets alimentaires adéquats
fera l’affaire si elle a un parcours suffisant. A défaut de parcours, un
complément protéiné sera nécessaire (soja non OGM par exemple).
Naturellement porteuse de coccidies, la poule les développe
de façon pathologique en cas de fatigue ou de stress. De l’eau vinaigrée à 2%
régulièrement permettra de limiter le processus. Les vecteurs étant les oiseaux
sauvages, il vous sera difficile de vous en débarrasser comme en élevage
industriel.
Mais votre pire ennemi restera sans aucun doute le pou rouge !!!!
Habitant installé des abris en bois, il loge dans les lattes et se développe
par milliers en consommant le sang des poules (d’où sa couleur) qu’il parasite.
Il tue en 24 à 48 heures d’attaque. La poule s’anémie (crête pâle), s’affaiblit,
cesse de s’alimenter et meurt. Le pou rouge se développe aux premiers beaux
jours.
Il n’existe que 2 solutions :
- · La chimie lourde (sur tous les lieux de vie)
- · La terre de diatomée (répandue dans tout le poulailler)
Pour éliminer les poux rouges d’un endroit infesté, il vous
est possible de passer rapidement le chalumeau sur vos boiseries. Reste qu’un
poulailler en béton peut être passé au karcher, mais les poux sont capables de
se loger dans le moindre recoin.
Votre poulette commence à pondre activement dès que la
température extérieure remonte (fin Mars ?) et ralentit dès que les
conditions de vie ne sont plus optimales : trop chaud, trop froid …. Elle
fait une pause hivernale et votre récole d’œufs sera considérablement ralentie
à partir de Novembre.
La vieille poule terminera au pot.
La poule est un animal étonnant et productif, là aussi très
présente chez les anciens, ce qui en dit bien assez sur l’évidence des poules
en ruralité résiliente. Il est impossible, pour un particulier, de vacciner les
poules. Les vaccins se vendent par doses de 1000 et le parcours vaccinal est
imposant. Les poules sont sensibles à leurs propres virus, comme la maladie de
Marek, mais les cas sont rares et toujours véhiculés par les oiseaux sauvages.
3 LE MOUTON
Beau mâle de race à viande, sans doute Charolais, non tondu depuis 2 saisons au moins
Le mouton a une durée de vie de 12 à 15 ans, mais vous ne l’exploiterez
pas nécessairement aussi longtemps que ça. Moins fugueur que la chèvre, il est
également plus craintif de l’homme et donc moins facile à manipuler.
Contrairement à la vache, il se contente de moins d’espace et de plus de
rusticité, ce qui en fait un allié des conditions modestes que peut lui offrir
le particulier dans le cadre de la ruralité résiliente.
Très pratique en montagne, dans les « alpages »,
il se contente d’une herbe modeste et mange un peu tout ce qui traîne, écorces
des arbres et ronces comprises – protégez donc vos fruitiers ! Rustique à
la base, il savait vivre au froid ou à l’humidité et craignait plus le soleil d’été
que la neige.
Il faudra néanmoins compter avec une bergerie pendant les
mois d’hiver et les jours de pluie où il cherchera à s’abriter.
Les brebis non traitées hormonalement sont en chaleur entre
Juillet et Novembre et portent 5 mois avant de mettre bas un, voire 2 (mais parfois
3 à 4 chez certaines races, comme la Noire du Velay) agneaux/agnelles (50/50)
qui seront sevrés vers l’âge de 3 mois, mais qui suivent parfois leur mère
pendant les 6 premiers mois. Le jeune est sexuellement mature à l’âge de 8
mois, souvent pertinent l’année suivante entre 10 et 12 mois.
Les brebis dites « désaisonnées » mettent bas 2
fois par an : Mai et Novembre. Mais leur exploitation sera raccourcie,
ainsi que leur durée de vie. Le fait se produit aussi de façon naturelle.
Il existe 2 souches de moutons :
- Les races à viande (comme la Charolais, le Suffolk, le Texel), avec un bel adulte à 80 kilos dont 30 de viande
- Les races à lait (comme la Lacaune), jusqu’à 3 litres de lait quotidien !!!
J’utilise personnellement des races dites mixtes et
rustiques sur 3 souches à la maison
- · La Manech à tête rousse
- · La Manech à tête noire
- · La Thones et Marthod
Toutes les 3 issues des montagnes et capables de produire
raisonnablement 1,5 litres par jour de lait. Je les recroise dès 2020 avec un
excellent bélier Charolais/suffolk qui va me faire perdre en lait sur une
génération, mais gagner en viande.
Le mouton mange de l’herbe (dont 25% potentiellement de
légumineuses) ! Mais, « confiné » il acceptera un régime de foin
complété par des céréales en mélange : luzerne/orge aplatie/maïs/ensilage
de maïs. Personnellement et à cause du risque « d’acidose » puis « d’entérotoxémie »,
je limite l’apport de céréales à 500 grammes par moutons et par jour, le foin
restant à volonté. Le mouton est gourmand : ne pas se laisser avoir par
ses cris incessants pour avoir plus de céréales …. Un accès accidentel à la
réserve peut le tuer.
La mise à l’herbe et les parasitoses peuvent déclencher une sorte
de super gastroentérite : l’entérotoxémie, qui le tuera en quelques
heures. Il est donc indispensables, d’une part de sélectionner des souches rustiques,
d’autre part de gérer l’alimentation et les parasitoses par des analyses de
crottes, puis du traitement ad hoc.
Le bélier qui reste avec son troupeau exercera un peu de
surveillance et sera moins agressif que le bélier tenu isolé et lâché
uniquement en période de repro. Mais tout ça se discute en fonction des
objectifs, notamment si l’on souhaite « désaisonner » ses brebis pour
doubler sa production.
Traditionnellement, les jeunes mâles finissent en « merguez »
et les femelles agrandissent le troupeau ou sont vendues. La génétique imposera
de faire tourner ses béliers. Le mouton peut être abattu proprement par un
chasseur ou un tireur agréé avec une balle de 22 au milieu du front.
Son lait permet de faire un délicieux fromage ou un biberon
pertinent, sa viande est gouteuse, même si tout le monde n’aime pas son odeur
caractéristique. Un spécimen adulte « lambda » produit 20/25 kilos de
bonne viande qu’il faudra tout de même conserver (donc savoir conserver). Il n’est
donc pas étonnant de voir des moutons chez de nombreux petits agriculteurs !
Le mouton craint le loup et l’homme qui le vole assez
facilement …. Le chien s’impose vite dans l’installation, mais ceci est un
autre débat. Reste à savoir conduire le troupeau lorsqu’il change de domicile.
4 QUELS MOYENS POUR FAIRE TOUT CA
Avec le budget de 2 mois de clopes vous avez vos lapins et l'habitat !
Avec encore 2 mois de clopes vous avez acheté vos moutons
Et avec 1 mois de clopes toutes vos poules ....
OK, je caricature, mais cela n'est ni impossible, ni compliqué. 1 beau lapin reproducteur de 6/8 mois vaut 45 euros, 1 beau mouton de 12 mois 100 euros, une poule de 6 mois est vendue 12 euros en coopérative agricole (bien plus en jardinerie). Tous font l'objet d'assez peu d'arnaques pour le moment, mais les choses risquent de changer dans les mois à venir ....
Reste qu'il vous faut une petite propriété agricole : 6 poules, 3 moutons et 4 lapins, c'est 2 000 m² avec un complément de foin, mais si vous avez moyen de trouver une grande surface prêtée par la commune, genre estive ou bord de fleuve (inondable en hiver).
Dans les faits il reste la problématique des terres inutilisées : il y en a énormément dans tous les villages : petits terrains communaux, souvent minuscules, et qui pourraient largement nourrir des moutons pour quelques semaines par ci ou par là, ou encore servir de petit potager. Alors peut-être que dans un temps futur il sera possible, pour aider, d'y accéder. Reste aussi les terrains privés en friche, mais dont les propriétaires refusent l'accès car ils craignent (à juste titre) de ne jamais pouvoir les récupérer ..... On ne peut pas leur en vouloir !
Est-ce qu'une maison à la campagne coûte cher ? Npn, pas toujours .... à 60.000 euros, voir moins, vous trouverez une maison sans déco avec juste les basiques, mais en faut-il toujours plus ? Vous la réhabiliterez dans le temps et irez vers un peu plus d'autonomie alimentaire.
Ceci dit la petite ruralité résiliente demande un paquet de travail, inutile d'espérer donc trouver des vacances à l’œil en pariant sur un retrait social avantageux.
Voilà pour ce premier article d’une trilogie qui vous
donnera de quoi réfléchir à la vie de demain. Prenez par contre conscience du
fait que l’élevage ou le maraichage, mais en amateur éclairé, demande une
grosse part de travail qui doit vivre avec une bonne dose d’incertitude !
Ce à quoi nous ne sommes plus habitués !
Très beau blog!!!
RépondreSupprimerla permaculture date des années 70, et, la difinition est australienne. Leur manque d'eau les a poussé à étudier la nature et la coabitation avec l'homme, pour trouver des solutions peu honéreux. La Forêt-Jardin date des années 80. bien entendu, nos ancêtres maitrisaient leur environnement et nos ancêtre celte partiquaient l'élevage et chassaient peu.
Ce savoir perdu vas devenir très improtant pour nous et nos générations. Merci à vous !
Dieu en soit Garde
Elisabeth, je ne me lasse pas de vous lire ! Cela fait quelques années que je vous ai découverte dans le blog survivre au chaos. Votre raisonnement est plein de bon sens et de justesse, et votre style d'écriture est impeccable ! Continuez, continuez, continuez !!!
RépondreSupprimerMerciiiiiii cher inconnu, à vous et à tous ceux qui m'ont laissé ces très chouettes messages ! Je viens juste de comprendre comment répondre via mon manager ..... Oui je suis une quiche sur le net :) Très bonne journée
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